1/ Dimanche 8 septembre – Cirque de Sixt fer à Cheval
Comme l'an passé nous revoilà en Haute-Savoie, mais au hameau de Salvagny, quartier de Sixt Fer à Cheval, à 900 m d'altitude en région Auvergne-Rhône-Alpes.
23 participants se divisent en 2 groupes : les chamois au nombre de 8 avec pour guide Cécilia et les marmottes au nombre de 13 avec pour guide Nicolas, auxquels s'ajoutent les 2 tortues Yann et Bibi livrés à eux-mêmes.
Si les 2 groupes partent ensemble dans la même direction sous un ciel gris avec l'intention de prendre de l'altitude, avec Yann nous optons pour le cirque du Fer à Cheval, plus facile d'accès.
Jumeau du cirque du Gavarnie pyrénéen, c'est le site le plus connu et le plus visité de Sixt Fer à Cheval. Il tient son nom de la forme de ses falaises qui dessinent un demi-cercle, immense amphithéâtre de 4 à 5 km de développement. Sa hauteur impressionnante (2000 m) donne naissance à une multitude de cascades (plus d'une trentaine) dont le nombre varie en fonction des saisons.
Et nous voilà partis tout seuls les deux, à la découverte de ce site majestueux sous un ciel gris qui se couvre de plus en plus. La marche est aisée et nous avançons allègrement à travers un faux-plat montant, tout en contemplant falaises, cascades, passons une première passerelle suspendue au-dessus du torrent qui serpente en son centre, puis une deuxième avant de faire une pause et d'être rattrapés par les première gouttes de pluie. Conférence au sommet, pas besoin de vote à mains levées, c'est décidé avant d'atteindre le Bout du Monde, nous faisons demi-tour, sage décision car le faux-plat descendant réveille nos genoux endoloris, la pluie s'intensifie, le retour se fera au ralenti et c'est vers 14h au Salvagny, que bien au chaud et au sec, nous prendrons notre casse-croûte et attendrons le retour des 2 groupes qui vont rentrer détrempés malgré capes et pèlerines.
2/ Lundi 9 septembre – Le Salvagny
Il pleut, il pleut bergère..., mais la pluie du matin n'arrête pas le pèlerin !
Ce matin Claudine est venue grossir le rang des tortues qui vont se sédentariser contrairement aux 2 groupes qui décident malgré tout de repartir à l'aventure chacun de leur côté. Nous leur souhaitons bon courage.
Même à trois au chaud dans la grande salle loisirs-détente ouverte à tous, la journée est longue dans ce coin perdu où la pluie ne cesse de battre les carreaux. Yann sur son ordinateur travaille pour le site, Claudine et moi occupons notre temps entre lecture et jeux, et finissons toutes 2 par prendre nos parapluies pour sortir nous aérer un peu. Rien de transcendant : têtes rentrées dans les épaules sur une route détrempée, paysage environnant inexistant, nous faisons demi-tout au bout d'une demi-heure.
En chemin nous avons croisé les véhicules des courageux qui rentrent de leurs périples très très arrosés et qui ont surtout marché la tête dans les godasses. Quel dommage, la montagne est si belle sous le soleil...
3/ Mardi 10 septembre –Samoëns
Quel bonheur au réveil de retrouver le soleil, nous le garderons toute la journée avec un grand ciel bleu. Les 2 groupes profiteront de cette météo exceptionnelle pour explorer, chacun à leur façon avec plus ou moins de dénivelé, le magnifique cirque du Fer à cheval. Le plus haut sommet en est le pic de Tenneverge (2985 m) où l'on peut apercevoir des bouquetins.
Ce matin les 3 tortues vont organiser leur propre expédition, à savoir marcher le long du Giffre entre Sixt Fer à Cheval et Samoëns (on ne prononce pas le s).
La rivière torrentielle du Giffre représente l'axe d'écoulement principal de la vallée éponyme qu'elle parcourt sur 42 km, de Sixt à Marignier où elle se jette dans l'Arve. Torrent de montagne alimenté par les innombrable cascades du Bout du Monde et du Fer à Cheval qui déroule imperturbablement ses méandres de galets et de graviers. Étroit et profond dans les gorges de Tines, il s'élargit plus en aval dans la plaine de Vallon. C'est une rivière de montagne qui permet toutes les activités liées à l'eau : rafting, kayak, pêche, baignade... voire golf aquatique.
Le sentier qui longe la rivière, détrempé par les pluies d'hier demande beaucoup d'attention car parsemé de cailloux, racines... mais reste très praticable. A l'approche de Samoëns et autour de la base de loisirs du lac aux Dames, nous pouvons contempler quelques œuvres réalisées par Adeline Montassier. C'est dans ce site calme et verdoyant, que nous dégusterons nos casse-croûtes avant de nous rendre au centre-ville pour un petit café pris en terrasse.
Si Yann et Claudine décident de faire le chemin en sens inverse pour rentrer au Savagny, j'opte pour rester sur place et explorer le jardin botanique alpin du doux nom de La Jaÿsinia, classé jardin remarquable de France. Créé en 1906 de la volonté d'une femme Marie-Louise Cognac Jaÿ, native de Samoëns, elle fit fortune à Paris en créant avec son mari La Samaritaine sans jamais oublier son village natal. Elle y acheta un terrain sur la colline où elle avait gardé les chèvres jusqu'à l'age de 15 ans pour y réaliser ce jardin harmonieux aux multiples plantes et arbres de montagne du monde entier.
Alors là, situé à flanc de colline au cœur du village, Claudine m'avait prévenue, et pour quelqu'un qui ne voulait faire que du plat, ça grimpe raide, je suis gâtée mais j'ai tout mon temps. Effort largement récompensé car le sommet où trône la chapelle du XVIIe siècle de la Jaÿsinia, offre une vue imprenable sur le village et toute la vallée du Giffre.
Ne reste plus qu'à redescendre, pas une mince affaire vu le dénivelé, visiter l'église marquée par le travail remarquable des tailleurs de pierre, observer sur le mur du presbytère un cadran solaire avec les 12 fuseaux horaires, parcourir les différentes ruelles avant de m'asseoir sur un banc à l'ombre du grand tilleul qui trône au milieu de la place pour profiter de la vie du village, plonger le nez dans mon bouquin en attendant qu'un bon samaritain ne vienne me récupérer.
Les 3 groupes sont enchantés par cette merveilleuse journée.
5/ Mercredi 11 septembre – Journée libre
Temps mitigé pour la journée relâche, gris et sec le matin, pluie à partir de 15h.
La majeure partie du groupe 2 se dirige vers Samoëns car il y a marché au centre du village ce mercredi matin, d'autres explorent un peu plus la région et les 8 du groupe 1, sur les conseils de leur guide, décident d'aller randonner dans les gorges de Tines. Devant me joindre à eux pour midi et le restant de la journée, je vais les attendre au centre.
Avant de partir, Gérard et Annie en compagnie de Claudine se proposent pour me conduire à la cascade du Rouget que l'on aperçoit depuis le Salvagny. Cette cascade, aussi appelée la 'Reine des Alpes', coule toute l'année. Elle est formée de 2 ressauts et jaillit de plus de quatre-vingts mètres de haut. Majestueuse, un grand merci à eux pour leur bienveillance.
Juste avant midi mon taxi est là pour m’amener rejoindre le reste du groupe et nous nous retrouvons au café-restaurant de la Poste à Samoëns autour d'une bonne fondue, moi je me contente d'une délicieuse soupe à l'oignon
L'objectif de l'après-midi est de faire quelques achats avant de rejoindre à pieds Morillon pour faire le tour du Lac Bleu, appelé ainsi parce qu'alimenté par un réseau de rivières souterraines qui lui donne une teinte bleu profond. Comme il commence à pleuvoir je les abandonne au profit de la voiture de Christine et René accompagnés d'Annie, qui prennent la même direction. Je tape l'incruste, merci à eux de leur accueil chaleureux. Nous y arrivons sous la pluie et déception il s'agit d'un petit lac de montagne avec espaces verts et base de loisirs, plage... (style Brognard), nous en avons vite fait le tour et nous précipitons au chaud dans la voiture. Sur le parking nous croisons 4 membres du groupe 1 qui finalement ont aussi fait le trajet en voiture, les 4 derniers ayant fait demi-tour sur ce même parking sans même descendre de voiture. Nous saluons leur bravoure !
Y a plus qu'à retourner au centre pour terminer la journée bien au chaud.
6/ Jeudi 12 septembre – Gorges de Tines et Hauts de Samoëns
Au réveil, surprise, la neige a fait son apparition et recouvert les sommets environnants, une autre image de la montagne, mais à gla-gla il fait à peine 3 degrés, pas de quoi démotiver le groupe 1 qui repart dare-dare à peine le petit déjeuner englouti.
Je me joins au groupe 2, dont le programme se scinde en deux avec repas chaud pris au centre, ainsi que Claudine et ce sont Myriam et Dany qui tiennent compagnie à Yann.
Ce matin direction les gorges de Tines, entre Sixt et Samoëns, creusées par les eaux au fil des ans, devenant ainsi le carrefour entre le Giffre Haut et le Giffre des Fonds. Par le pont de Sougey qui enjambe le Giffre nous faisons un petit arrêt à la chapelle Notre Dame des Grâces avant de poursuivre le long du cours d'eau. Dans une clairière, avant de nous enfoncer dans la forêt, nous faisons quelques photos avec de jolies Abondances. Et tout à coup, les gorges s'offrent à nous, site naturel unique qu'il faut mériter : plusieurs échelles nous tendent les bras à travers d'impressionnantes falaises. Attention c'est très humide et glissant, quelques dérapages mais pas de bobos ouf ! Et tout en haut, un magnifique point de vue sur la vallée et le village de Sixt où chacun prendra le temps d'une pause photo souvenir avant de redescendre, regagner le centre pour y manger.
Pluie durant tout le temps du repas, question existentielle : je repars ou non ? Finalement j'y vais et j'ai bien fait, car dans la vallée le soleil est revenu et joue avec les nuages.
Donc, cet après-midi, de Morillon nous avons fait une traverse jusqu'à Samoëns où le guide Nicolas avait laissé sa voiture pour raccourcir le circuit de retour en covoiturant les chauffeurs.
Nous prenons la direction de Verchaix et grimpons sur les hauts de Samoëns jusqu'au hameau de Mathonex et sa jolie chapelle du XVIIe siècle qui surplombe la ville, nous arrêtant ici et là pour découvrir d'anciennes fermes qui jalonnent le paysage des hameaux de Samoëns, au nombre de 9 avec chacun sa chapelle, et les sommets enneigés qui se découpent dans le ciel bleu en cette fin de journée.
Quant au groupe 1, dont le devise semble être 'toujours plus haut', il est allé se confronter aux éléments essuyant rafales de pluie et de neige, bon heureusement avec toujours un chalet en chemin pour manger au sec et au chaud.
6/ Vendredi 13 septembre – Taninges et Chartreuse de Mélan
Durant la nuit, la neige a remis une couche sur les sommets qui sont plus blancs qu'hier aussi par ce matin très brumeux, humide à la météo instable, avec Claudine, Christine et Maryse nous restons tenir compagnie à Yann qui, comme à son habitude, œuvre sur son ordinateur et laissons tous les autres affronter les éléments.
L'après-midi, les nanas repartent avec le groupe 2 qui est revenu se restaurer au centre et c'est Michel qui tiendra compagnie à Yann, pour aller visiter la Chartreuse de Léman et la ville de Taninges.
Route faisant nous subissons une averse de grêle mais ensuite le ciel se dégage, le soleil perce à travers les nuages, cool. La pluie ne nous rattrapera qu'en fin d'après-midi, au moment de regagner les voitures.
Dans le bel écrin de la vallée du Giffre, sur la commune de Taninges, en compagnie d'un guide nous partons à la découverte de La Chartreuse de Mélan du XIIIe siècle, lieu chargé d'histoire alliant sobriété médiévale et art contemporain telles les sculptures monumentales érigées dans le parc qui enserre l'édifice et les vitraux de l'église à l'architecture épurée où est adossée à un magnifique cloître du XVIe siècle.
Au cours de 700 ans d'histoire, la Chartreuse connu une multitude de vies, ce fut un monastère féminin, un collège religieux puis un orphelinat départemental. En 1967, un incendie détruisit la majeure partie des bâtiments dont certains remontaient au Moyen-Age, faisant dix-huit jeunes victimes. Aujourd'hui, pôle départemental d'art contemporain, elle accueille des expositions temporaires.
Puis nous nous rendons au centre de Taninges, carrefour important entre Morzine, Chamonix, Megève, Genève, Samoëns... où Nicolas tout en flânant dans les rue nous retrace l'historique de certains bâtiments qui ont traversé le temps : le vieux pont en dos d'âne du XVIe siècle, l'ancienne place du marché ou se tenait la foire aux bestiaux, l'ancienne chapelle reconvertie en scierie qui fonctionnait grâce à le force des eaux du Giffre et aujourd'hui en habitation. Au détour d'une ruelle nous sommes même accueilli par un accordéoniste qui surgit là comme par magie et nous joue quelques airs entraînants. Rattrapés par la pluie nous terminons par l'église dont le clocher abrite un carillon composé de 44 cloches, avant de nous engouffrer dans le troquet du coin pour nous réchauffer autour d'une boisson chaude. Façon très conviviale de bien terminer notre séjour pendant que le groupe 1 'se les gèlent' sur les sommets enneigés.
Et pour les plus gourmets, le samedi matin, pas moyen de retourner en Franche-Comté sans passer pat la fromagerie à la ferme de Tines pour faire provision de tomes, abondance, saucissons et autres spécialités locales.
En résumé, malgré une météo très contrastée, froide et humide, le groupe 1 la plupart du temps avec capes et épaisseurs s'en est donné à cœur joie sans défaillir, le groupe 2 a fait preuve de témérité n'annulant aucune sortie et les éclopés ont somme toute bien rempli leur semaine.
Bravo à tous, rendez-vous est pris pour l'an prochain à Peisey-Nancroix en Savoie, mais au printemps.
Michèle M.